Vacances d’hiver – Un an plus tard
Liam
Les portes de l’ascenseur se referment, nous isolant des bruits provenant du hall de l’hôtel et du casino.
Noel sourit à un couple de personnes âgées, coincé dans ce cube d’acier avec nous. On est tous les deux en tenue décontractée. Il me dit à l’oreille d’une voix guillerette qui se veut basse, mais ne l’est pas tant que ça :
— Tes petits nageurs ne vont pas tarder à couler, mon frère !
Je ferme les yeux en me prenant la tête à deux mains. Voilà qu’il remet ça !
Il fait tout pour que Misty tombe enceinte et il n’a pas attendu le mariage pour s’y atteler. Bon, j’avoue en faire autant avec Stormy. Au début, comme aucune des filles ne voulait précipiter les choses, on a joyeusement profité de nos vies de jeunes mariés.
Maintenant, on est prêts pour l’étape suivante. Stormy et moi, du moins.
Je me tourne vers lui.
— Tu crèves d’envie que ta femme accueille tes petits nageurs dans sa piscine, hein ?
En entendant le gémissement guttural qui lui échappe, les petits vieux se retranchent de plus belle dans leur coin d’ascenseur.
Noel est bel et bien en train de fantasmer sur la mise à l’eau de ses petits nageurs. Je m’apprête à nous excuser auprès du couple, quand on arrive à leur étage pour les voir détaler sans demander leur reste.
Noel se tourne vers moi. Il croise les bras et s’appuie au grand miroir couvrant la paroi de l’ascenseur.
— Comme si tu n’en rêvais pas, toi aussi…
— Bien sûr que si, mais Misty te la fait emballer plutôt deux fois qu’une, alors que Stormy…
Je le laisse en haleine, rien que par plaisir. On adore se provoquer, entre beaux-frères, et le faire sortir de ses gonds est un vrai jeu d’enfant ! Cela dit, il pourrait en dire autant de moi.
Je le taquine, mais on parle vraiment d’avoir des enfants, avec Stormy. Ces temps-ci, le sujet est récurrent et j’espère avoir une bonne nouvelle à fêter bientôt.
Je suis tellement impatient qu’elle tombe enceinte ! J’ai hâte de…
— Dégueu…
Je me tourne vers Noel qui me regarde, écœuré.
— Pardon ?
— Je te kiffe, mec. Tu es mon frère favori…
Je suis surtout le seul… beau-frère qu’il ait.
— Mais ton grognement, là ? Tout le monde sait que tu veux mettre en cloque Stormy, mais c’est ma sœur. Un peu de respect !
J’acquiesce en pouffant.
— Toutes mes excuses.
— Ouais, ouais… Bon, je te demande pardon d’avance pour la branlée que je vais te mettre aux Jeux olympiques de la course aux bébés. Et te fatigue pas à me retourner le cerveau. Stormy ne donnera jamais le feu vert à ton équipe de nageurs avant que Misty ait encouragé les miens !
— Si tu le dis…
Il prend un léger élan en arrière.
— Je le dis et je vais le prouver.
Je regarde son reflet dans le miroir en plissant les yeux. Je rêve, ou est-ce qu’il vient de faire un léger pas pour se rapprocher des portes de l’ascenseur en bandant ses muscles ?
— Noel, tu comptes vraiment te mettre à courir ? Tu veux faire la course à qui atteindra sa chérie en premier pour la mettre en cloque ?
— N’importe quoi ! s’esclaffe-t-il tout en faisant un pas de plus vers les portes.
Et cette lueur dans son regard ? Je la connais bien, pour la voir à chaque match qu’on dispute sur la glace.
Ce n’est pas du flan.
Merde, alors… Est-ce que je viens de faire un pas vers la porte, moi aussi ?
Hé oui, carrément ! Ce qui est débile, parce que je ne vais pas faire la course aux grossesses de nos femmes. Elles nous tueraient, si elles apprenaient qu’une idée pareille nous a traversé l’esprit.
Pourtant, j’ai beau rationaliser, dès que les portes s’ouvrent c’est la débandade. On joue des coudes, on se pousse, on se tire et se bouscule pour être en tête. Noel vire à gauche et moi à droite. Je fonce dans le couloir jusqu’à la porte de ma suite que je m’efforce d’ouvrir avec la carte magnétique.
— Putain !
La porte s’ouvre. Stormy est là, vêtue de la chemise que je portais hier soir dont elle n’a fermé que certains boutons. Ses jambes sont nues et ses cheveux bruns tombent en cascade sur ses épaules. Elle est tellement belle que ça remet les compteurs à zéro, effaçant la petite crise de folie initiée par Noel.
Je n’ai plus qu’une chose à l’esprit : par je ne sais quel miracle, cette fille est ma femme. Je m’apaise entièrement.
— Salut, beauté ! dis-je en passant un bras autour de sa taille.
Je l’attire contre moi et entre dans notre chambre en l’embrassant.
— Bon anniversaire !
Dire que je ne voulais jamais me marier… et que j’ai épousé cette incroyable déesse non pas une, mais deux fois !
C’est pour ça qu’on est ici, à Vegas, au moment du réveillon de Noël et qu’une bonne partie de la famille Hendricks est déjà installée dans l’hôtel. Bon, pas au même étage que nous… Je n’ai pas envie de passer le brunch du jour J à côté de beau-papa sachant qu’il aura entendu les vocalises de sa fille toute la nuit.
J’ai donc suivi le conseil de Noel qui a fait les frais de cette situation embarrassante l’année dernière.
J’adore ce type ! Bien sûr, pas autant que cette femme, devant moi, à qui je demande en laissant mes mains vagabonder sur ses courbes sulfureuses :
— Tu as bien dormi ?
On a pris l’avion tard, après le match d’hier soir. À notre arrivée, elle était si fatiguée que je lui ai proposé de la porter jusqu’à notre chambre où elle est tombée de sommeil.
— Merveilleusement bien !
Elle se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un autre baiser sur mes lèvres et passe ses bras autour de mon cou.
— Mais tu aurais dû me réveiller, ce matin.
— J’ai préféré te laisser dormir. On est allés visiter la nouvelle salle de sport, avec Noel.
— Elle est chouette ? demande-t-elle en rassemblant le tissu de mon tee-shirt au niveau de ma nuque.
Elle se fiche complètement de la salle de gym.
— Pas mal.
Je m’en moque, moi aussi. Je suis plus intéressé par ces fesses nues et rebondies que j’empoigne sous la chemise qu’elle m’a piquée.
Je la soulève et elle crochète ses jambes autour de ma taille.
— J’aime autant te prévenir : ne te fais pas d’idées…, susurre-t-elle en me débarrassant de mon tee-shirt qu’elle jette par terre. Le seul sport que tu feras ce matin, ça sera avec moi.
Je hoche la tête et l’embrasse. Plaquant son dos contre le mur, je remue mes hanches contre elle. J’adore les gémissements qui lui échappent quand je fais ça ! Ensuite, je la porte jusqu’au lit où j’ai de grands projets. Je veux voir ses pieds aux ongles peints près de mes oreilles, quand je la ferai jouir une première fois. Je veux qu’elle me chevauche ensuite pour atteindre un deuxième orgasme. Et enfin, je veux la dévorer jusqu’à lui en offrir un troisième… parce que c’est notre troisième anniversaire et que je suis un gros sentimental.
Tel est mon plan, au moment où je l’allonge sur la couette moelleuse en faisant peser sur elle un avant-goût de mon poids, avant de m’écarter pour enlever mon jean.
Elle tripote ses boutons de chemise en me provoquant, dénudant peu à peu une langue de chair pâle entre son cou et son nombril. J’empoigne ma queue d’un geste ferme pour la maîtriser.
Ce qui plaît à ma femme, alors j’en rajoute et voir ses jambes douces se tortiller me fait vriller.
Elle m’excite tellement !
Je me penche sur elle et lui écarte les jambes. J’ouvre les pans de la chemise pour la voir tout entière et pouvoir lécher ses tétons durcis. Je suce ensuite le galbe de ses seins et mordille la peau de son buste en faisant glisser ma langue plus bas, jusqu’à la peau nue et délicate de son intimité offerte.
— Liam…
Ouaip, en l’entendant gémir, je change mes plans.
Je frotte ma bouche sur ses lèvres déjà mouillées et enfonce ma langue dans sa moiteur. Une fois, deux fois, avant de craquer et de la dévorer comme un affamé.
— C’est tellement bon, dis-je en grognant, l’embrassant et la léchant de plus belle.
Je glisse mes mains sous ses fesses pour la soulever vers moi, ce qui me vaut de nouveaux gémissements et des prières essoufflées. Son corps commence à se tendre, à se contracter, libérant ses fluides dans ma bouche.
Je plonge un doigt en elle, puis deux. Je les fais tourner et les ouvre en V, tout en léchant son petit bouquet de nerfs qui palpite. Je le suce, le titille. Elle enfonce ses talons dans mon dos, elle se cambre, les lèvres ouvertes…
— Vas-y, ma belle…
Je la caresse comme elle aime, la guidant vers l’orgasme à chaque mouvement de mes doigts en elle.
On y est.
Elle jouit et j’accueille sa saveur sucrée sur ma langue, ses muscles internes s’agrippent à mes doigts et j’entends mon prénom résonner dans la chambre. Je suis au paradis.
C’est tout ce que j’aime.
Elle est tout ce que j’aime.
Et elle ne compte pas en rester là.
Je souris en sentant ses doigts se frayer un chemin dans mes cheveux.
— Viens, me supplie-t-elle. J’ai envie de toi !
Je remonte sur son corps et d’un coup, d’un seul, je la pénètre entièrement.
— Comme ça ?
Le son rauque qui s’échappe de sa gorge et les spasmes de ses muscles internes me donnent la réponse.
Je m’enfonce davantage dans l’étroitesse de son intimité à chaque bascule de mon bassin. J’attrape l’arrière de ses genoux pour lui faire lever les jambes, je les écarte pour la remplir au maximum.
— Je t’aime… tellement, Stormy !
— Je t’aime aussi !
Ses doigts effleurent mon visage, mes lèvres, descendent dans mon cou et se posent sur mon cœur.
— Tu le sens battre pour toi ?
Elle hoche la tête, les yeux embués d’émotions.
— Oui.
Je ralentis mes va-et-vient jusqu’à déposer mon bassin contre le sien.
Je l’embrasse longuement, en prenant mon temps. Je veux qu’elle sente tout l’amour que j’ai pour elle. Quand je recule mes hanches, cette fois-ci, je me retire entièrement. J’ai quelque chose à lui demander.
— Et si tu arrêtais de prendre la pilule ? On pourrait juste… tu sais, voir ce qui se passe.
Ce dont je parle n’a rien à voir avec Noel et notre course folle en quittant l’ascenseur. Ça ne concerne personne, en dehors de nous. Il est question de Stormy, de moi, de tout l’amour qui nous unit et de la vie qu’on rêve d’avoir ensemble.
De la famille qu’on veut fonder.
Elle sourit tendrement.
— Tu veux un bébé ?
Je hoche la tête.
— Oui.
Je pose ma main sur la sienne et précise :
— Seulement si tu es prête… Quand tu seras prête. Sérieusement, je ne veux surtout pas te mettre de pression, et puis tu connais mon sentiment concernant l’adoption.
Tellement d’enfants ont besoin de trouver une famille aimante…
— Je sais.
Elle fouille mon regard.
— Je pense qu’on est du même avis. Moi aussi, j’aimerais qu’on adopte, mais on pourrait prévoir ça dans quelques années, tu ne crois pas ?
Quelques années…
Elle hausse un sourcil.
— Tu espérais attendre moins longtemps ?
— Un peu moins, j’avoue.
D’après nos récentes conversations, je pensais fonder une famille dans un avenir plus proche, mais je maintiens ce que j’ai dit :
— Quand tu seras prête.
Je ne veux pas qu’elle ait le moindre doute nous concernant. J’attendrai avec joie tout le temps qu’il faudra. Et si elle ne veut jamais d’enfant… ça me va aussi.
Tant qu’elle est avec moi.
Qu’on est là l’un pour l’autre.
Elle hausse une épaule.
— Je pense que deux ans nous laisseraient largement le temps de réfléchir à l’adoption. Je suis sûre qu’on a énormément d’amour à donner. Mais j’aimerais déjà savourer une année avec ce bébé-là, en tant que nouvelle maman…
Elle inverse la position de nos mains qu’elle pose sur son ventre presque plat… avant d’ajouter :
— Avant d’en accueillir un autre.
Une seconde passe et ça fait tilt.
Je regarde fixement nos mains sur son ventre, me repassant mentalement ce qu’elle vient de dire pour être sûr d’avoir bien entendu. Oh putain !
Le cœur battant la chamade, je regarde ma femme dans les yeux. Elle attend ma réaction avec un sourire qui dit tout.
— Un bébé ?
Elle sourit de plus belle.
— Oui, un bébé.
J’ai soudain le besoin impérieux de la prendre dans mes bras et d’enfouir mon visage dans son cou. Je respire la douce odeur de sa peau. Une puissante vague d’émotion se soulève en moi et me submerge.
— Stormy…
Son nom résonne comme une prière sur mes lèvres. Je ne retiens pas les larmes qui s’échappent aux coins de mes yeux ni l’émotion qui trouble ma voix, parce que la joie que je ressens est la plus pure et la plus humble qui soit.
— Je t’aime tellement !
Je m’abaisse pour déposer un baiser sur son ventre.
— Je vous aime tous les deux.
Parce qu’en une fraction de seconde, cette vérité s’est imposée d’elle-même.
Stormy me caresse les cheveux.
— Et on t’aime.
Toujours dans les bras l’un de l’autre, on parle de notre avenir, de notre famille… de l’organisation des sept prochains mois et des gens à qui l’annoncer dans les sept prochaines heures.
Et là, je réalise…
— Waouh, mes petits nageurs ont battu…
Bang ! Bang ! Bang ! Bang !
Il n’y a qu’un homme pour cogner à la porte de cette façon-là. Je regarde ma femme qui fait rouler ses yeux sous ses paupières en rassemblant le drap autour d’elle.
— Tu m’as pourtant dit que Misty n’est pas au courant…
Elle secoue la tête.
— C’est la vérité. Je voulais que tu le saches en premier.
Bon sang, comme je l’aime !
— Alors pourquoi Noel tambourine à la porte ?
Stormy me lance mon caleçon et me chasse de la main.
— Va lui ouvrir et tu sauras.
Je m’éloigne du lit quand sa grosse voix retentit à travers la porte.
— Prends ça dans les dents, oncle Liam ! Devine quels petits nageurs ont décroché la médaille d’or il y a un mois ?
Je me retourne vers Stormy en m’étranglant à moitié. Son téléphone se met à sonner sur la table de nuit. Elle a l’air aussi abasourdie que moi.
Je pousse alors un cri de joie et fonce ouvrir la porte avec un grand sourire.
— Contente-toi de la médaille d’argent, petit frère. On a raflé l’or il y a deux mois !