Wade
— Ouais, m’man, je sais… oui, d’accord… Mmh… elle va bientôt rentrer… merci. Moi aussi, je t’aime.
Je raccroche et jette un coup d’œil à mon portable sans ouvrir tous les messages reçus qui se multiplient sur l’écran comme des lapins. Je le mets en mode « ne pas déranger ».
Depuis deux heures, des sonneries de notifications ne cessent de retentir. Harlow sera sûrement là dans moins de deux minutes et je ne veux aucune distraction.
Je me penche au-dessus de l’évier, me sers un verre d’eau et bois une grande gorgée en essayant de me détendre, de garder la tête froide. Tout va bien se passer.
Elle ne va pas paniquer, faire ses valises et décamper.
Tout va bien entre nous. Super bien. On s’adore.
C’est d’ailleurs pour ça que je ne veux pas tout faire foirer.
J’entends la clé tourner dans la serrure de la porte d’entrée et souris. Même après être allée boire un coup avec Nettie et quelques copines de la nouvelle banque où elle travaille, Harlow est toujours aussi ponctuelle. Je vais à sa rencontre dans le couloir.
— Alors, tu as passé un bon moment ?
Elle se débarrasse de ses chaussures à talons, les yeux pétillants.
— Super ! Et Nettie va peut-être nous rejoindre chez Trust and Financial !
Elle vient se lover dans les bras que je lui tends et se hisse sur la pointe des pieds pour déposer sur mes lèvres un baiser aussi doux que sensuel. Elle émet un léger ronronnement et je la serre contre moi.
— Tu retrouverais ton bras droit, alors.
Elles ont beau se voir régulièrement, je sais que Nettie lui manque beaucoup depuis qu’elle a quitté PHR.
— Grave !
Elle me tapote doucement le torse avant d’aller tout droit jusqu’au canapé. Elle s’agenouille à un bout et allume la télé. L’ancien match des Slayers qu’on a commencé à regarder hier soir est toujours en attente. À l’écran, je suis figé en pleine passe à Axel pour une assistance.
Elle m’a promis qu’on regarderait la suite ce soir, mais ça ne me dérangerait pas si elle préférait remettre ça.
— Allez, Wade !
Elle tape le coussin à côté d’elle en m’adressant un adorable regard de défi.
— Je suis prête. Vas-y !
Je me laisse tomber près d’elle en souriant, puis étire mes bras sur le dossier du canapé.
— « Biscuit. »
Elle sautille légèrement sur place.
— La rondelle !
Elle est craquante.
— « Chicklets. »
— Les dents !
— « Duster. »
— Un joueur qui n’entre pas souvent en jeu, qui prend la poussière sur le banc pendant les matchs.
— Dis donc, Championne… tu as bien révisé !
Ses yeux brillent et c’est très érotique.
— Arrête de te moquer et continue avec le jargon du hockey. Je vais faire un sans-faute, ce coup-ci !
— « Tape à tape. »
Toujours à genoux, elle se rapproche de moi et sa jupe remonte un peu sur ses cuisses magnifiques.
— Une passe parfaite, pile au bon endroit.
— « Lettuce. »
Je n’ai pas l’intention de la toucher, mais la paume de ma main se retrouve par je ne sais quel miracle à l’arrière de sa cuisse, repoussant sa jupe un peu plus haut.
— Concentre-toi, me gronde-t-elle d’une voix légèrement haletante.
Je mettrais ma main à couper que ses jambes sont un peu plus écartées qu’avant.
— « Lettuce » : les cheveux des joueurs.
— Cinq sur cinq.
Waouh, elle est sublime ! Je ne suis pas naïf, je sais très bien comment ça va se finir, mais je ne peux pas m’en empêcher… Je plonge mes yeux dans les siens.
— Un sans-faute.
En un éclair, elle est contre moi, on s’embrasse, nos langues glissent l’une contre l’autre. Elle me grimpe dessus à califourchon et nos corps s’épousent à merveille, dans cette perfection dont je ne me lasse pas. Elle emmêle ses doigts dans mes cheveux et se colle à moi. Je la serre dans mes bras.
L’air entre nous est un matériau inflammable et ni l’un ni l’autre ne maîtrisons ce feu-là.
Je suis dingue d’elle.
Elle bascule ses hanches vers moi.
Aïe aïe aïe !
Je m’arrache au baiser le plus addictif qui soit et la déshabille des yeux. Elle est dans un état… ! Ses lèvres sont gonflées et entrouvertes d’excitation. Quelques boutons de sa chemise sont déjà défaits. Oups ! Ça dévoile son soutien-gorge sexy, véritable appel à la débauche.
Pourtant, là, tout de suite…
Je la soulève et me glisse de côté. Pour l’instant, j’ai autre chose sur le feu. Bien que ça me fasse aussi mal que de recevoir une rondelle en plein visage, je commence à refermer ses boutons un par un.
Elle hausse les sourcils.
— Wade ?
Je grommelle :
— Tu ne peux pas savoir comme j’ai envie de toi…
Elle baisse les yeux vers ma braguette prête à exploser. Elle se mord la lèvre inférieure dans une sorte de moue que je n’aurais jamais pariée voir un jour sur son visage quand on s’est rencontrés. Ça m’excite carrément !
— J’en ai quand même une petite idée… répond-elle en se mettant à déboutonner ma chemise alors même que je referme la sienne.
— Championne…
Elle secoue la tête.
— Pas ce soir.
Ouais, elle sait parfaitement ce qu’elle fait et ça m’excite encore plus. Presque autant que lorsqu’elle suit du doigt le renflement de mon pantalon qui est un problème de taille.
Je m’écarte un peu et lui prends la main.
— Harlow, j’ai quelque chose pour toi.
Elle n’entend pas respecter la distance que je cherche à imposer et grimpe à nouveau sur mes genoux avec un air coquin.
— Une récompense pour avoir remporté haut la main le quizz du hockey ?
Cette façon qu’elle a de le dire… bon sang, je sais parfaitement à quelle récompense elle fait allusion ! J’adore cette fille !
Je pose mes mains sur ses hanches. Je compte bien la soulever à nouveau pour l’asseoir à côté, mais mes doigts se retrouvent emmêlés aux siens. Je la regarde avec un sourire bêta.
— C’est gros, dis-je pour lui donner un indice qui la fera sourire, à mon plus grand plaisir. C’est dur, aussi. C’est sans limite.
— Mon Dieu… ton ego ! lâche-t-elle en riant doucement.
Je forme lentement des cercles avec nos mains liées.
— Ça dit combien je t’aime.
Elle hausse les sourcils.
— Ah parce qu’il parle, maintenant ?
Son petit air moqueur m’attire comme un aimant et je lui vole un rapide baiser. Puis je libère ses mains et avale ma salive. Je respire un bon coup et lui adresse un sourire mielleux.
— Glisse ta main dans ma poche et tu trouveras peut-être…
Elle se fige, me dévisage.
— Tu m’as vraiment apporté quelque chose ?
Cette fois-ci, je la soulève pour de bon pour me mettre debout, mais juste le temps de fouiller dans ma poche avant de poser un genou à terre devant elle. Je lui tends la bague que Nettie m’a aidé à choisir. C’est un modèle classique, au style discret… contrairement à la taille de la pierre.
J’avoue que mon ego est toujours en vie et s’impose. Il se porte bien, maintenant, mais il est très possessif et il tient à ce que tous les gars qui poseraient les yeux sur cette femme sachent qu’elle est prise.
Son souffle se suspend entre ses lèvres parfaites.
On y est. Aux grands buts, les grands moyens.
S’il y a bien quelqu’un que j’ai besoin de convaincre aujourd’hui, c’est elle. Je veux qu’elle me permette de continuer à la faire sourire jusqu’à la fin de mes jours.
— Harlow, je…
Je me retrouve sur le dos, par terre. Elle me couvre de baisers, après avoir passé ma bague à son doigt, et mon cœur bat la chamade.
— C’est un « oui » ?
Ça en a tout l’air, mais dans de telles circonstances… mieux vaut s’en assurer.
Elle m’embrasse encore et son rire se mêle aux baisers. Puis enfin, elle répond :
— Oui !
Je la fais basculer pour me retrouver au-dessus d’elle. C’est à mon tour de la couvrir d’amour et de gratitude, nageant dans ce bonheur qui est l’ingrédient par excellence de tous les contes de fées.
Anche in serie