Un secret sexy

Scène bonus

Vaughn & Natalie

“Un secret sexy Scène Bonus”

Auteur Mira Lyn Kelly

Copyright © 2021 Mira Lyn Kelly

Titre original: Dirty Secret

Traduit par Laure Valentin


Vaughn 

 

— Allie, on n’est pas obligés d’y aller. 

Assis sur le lit, je regarde la femme avec qui je suis fiancé depuis six mois déambuler dans notre chambre, seulement vêtue d’une culotte et d’un de mes tee-shirts. Elle serait vraiment sexy si elle n’appuyait pas sa main comme ça sur son estomac. D’accord, l’organisation du mariage est importante, mais chaque fois qu’elle doit se poser pour y réfléchir, on dirait qu’elle en est malade et ça ne me plaît pas. 

— On a le temps ! 

Elle m’adresse un sourire compatissant et secoue la tête. 

— Pas tant que ça. Je sais que le grand jour n’est que dans six mois, mais vu que la salle qu’on a réservée n’est plus assez grande pour la liste à rallonge de nos invités, il faut qu’on trouve un endroit où recevoir tout le monde. Et Julia repart en voyage demain, alors il faut qu’on saute sur l’occasion. 

— Je comprends. 

C’est juste que ça ne m’enchante pas. Pour dire la vérité, je ne m’intéresse à toute cette histoire de fête que parce qu’elle est importante à ses yeux. Elle en a envie, donc j’en ai envie. 

Je plie les jambes et me penche vers elle en lui faisant signe d’approcher. 

— Reviens au lit une minute ! 

Elle hausse un de ses jolis sourcils et je pouffe. 

— Je serai sage, promis. 

Ses lèvres s’incurvent en ce sourire qui me fait fondre à tous les coups. Elle rampe jusqu’à l’espace entre mes genoux et emmêle ses doigts aux miens. 

— Ça va. Je suis juste un peu nerveuse. Mais ça en vaut la peine. 

— Ouais, tu as hâte ? 

— J’ai hâte d’être enfin ta femme

Ma femme. Waouh, j’adore entendre ça ! 

Peut-être que le grondement rauque qui sort du fond de ma poitrine me trahit parce que le sourire de Natalie devient malicieux et elle se mord la lèvre. 

— Je serai madame Natalie Vassar. 

Je déglutis. 

Quel érotisme ! J’ai tellement hâte qu’elle porte mon nom de famille ! 

Cependant, j’ai promis d’être sage alors, même si je crève d’envie de la prendre sur mes genoux et l’amener à le dire indéfiniment… je m’abstiens. Julia se décarcasse pour nous aider avec l’organisation et l’on ne doit pas la faire attendre. 

Natalie lève sa main qui tient la mienne et remue le doigt qui porte le diamant. 

— On aura des alliances assorties. Larges, massives. En platine. Tout le monde comprendra au premier regard. 

Elle se penche un peu plus près de moi et me regarde en battant ses longs cils noirs. 

— Je suis à toi. 

Oh putain ! J’aurais essayé, mais cette fille sait exactement quels mots me dire pour me faire craquer. La seconde d’après, je l’ai fait basculer sur le dos, sous le poids de mon corps qui se dépose entre ses jambes nues et ouvertes. 

— Je croyais que tu allais bien te conduire, murmure-t-elle en jouant avec mes cheveux. 

La pression qu’elle exerce avec son talon sur l’arrière de ma cuisse m’indique que je suis exactement là où elle veut que je sois. 

— Oh, je vais bien me conduire ! 

J’effleure sa bouche avec la mienne, la provoquant jusqu’à ce qu’elle halète et se cambre en dessous de moi, les lèvres entrouvertes me faisant une proposition que je ne peux pas refuser. Fermant le poing dans ses cheveux, je l’embrasse furieusement sans plus me retenir. 

Ma langue dans sa bouche la fait gémir et elle glisse une main pour caresser mon sexe gonflé. Bientôt, les quelques vêtements qui nous séparent disparaissent et l’on se jette dessus comme si l’on se retrouvait pour la première fois, après un an de séparation. 

Je veux toujours plus de son corps, de ses cris étouffés et de cette expression dans son regard quand je m’enfonce entièrement dans la chaleur et l’étroitesse de son intimité. Il n’y a rien de mieux ! 

— C’est si bon ! dit-elle à bout de souffle en caressant mon torse et mes épaules. J’adore ça ! 

Elle plonge ses yeux dans les miens. 

— Je t’aime. 

Je ne suis toujours pas habitué à l’entendre. Chaque fois qu’elle prononce ces mots, c’est comme si je recevais un cadeau qui me bouleverse. 

— Je t’aime, ma belle. Tellement ! 

Je me balance dans le berceau de ses hanches, puis modifie l’angle de mes mouvements et regarde ses lèvres s’ouvrir en un cri silencieux. Elle relève plus haut ses genoux contre mes flancs. 

C’est là. 

Je joue avec cette zone, la travaillant à chaque poussée, augmentant la puissance, la vitesse. 

— Je veux que tu jouisses, Allie ! 

Elle atteint alors l’orgasme en criant mon nom et en m’attirant avec elle dans un tourbillon de libération. 

Une heure plus tard, on s’est douché, changé et l’on n’arrive qu’avec dix minutes de retard chez son frère. Cet air angoissé est de retour sur son visage et je suis un peu tenté de le faire disparaître en l’embrassant passionnément dans l’ascenseur. Le truc, c’est que Baxter a l’air de vouloir m’en coller une chaque fois que je m’approche de la bouche de sa sœur. Alors au lieu de plonger ma langue entre ses lèvres jusqu’à ce qu’elle me grimpe quasiment dessus, je serre doucement sa main dans la mienne et me penche pour déposer un baiser sur le haut de sa tête. 

La porte de l’ascenseur s’ouvre directement dans l’appartement que la moitié de l’équipe convoite. C’est un bel endroit, immense et avec une vue magnifique sur la ville. Seul bémol dans le décor : le type qui est planté là pour nous accueillir. 

Baxter m’adresse un sourire tendu – parce qu’on est amis, à présent – puis prend chaleureusement Natalie dans les bras. 

— Julia a transformé la salle à manger en Q.G. de mariage. Tu es prête ? 

Sur le moment, Nat pâlit et je suis tenté de l’attirer de côté pour lui demander encore une fois si c’est vraiment ce qu’elle veut, mais Julia sort de la cuisine, son portable collé à l’oreille. 

— Envoie-moi les contrats et j’y jetterai un coup d’œil demain. Je ne suis plus disponible aujourd’hui. 

Elle raccroche et se précipite vers nous pour de rapides accolades et paroles de bienvenue, avant d’embrasser son mari en fondant à moitié contre lui. 

Quand ils se détachent l’un de l’autre pour respirer à nouveau, Baxter a un air idiot dans les yeux qui me le rend un peu moins antipathique. 

Julia inspire profondément en se frottant les mains. 

— Bon, les gars, l’heure tourne ! On s’y met ? 

 

*** 

 

Natalie 

 

Ma belle-sœur est à fond ! Je ne sais même pas depuis combien de temps on est la tête dans le guidon. Greg et Vaughn ont passé plein d’appels toute la matinée et rayé un tas d’éléments listés sur l’énorme tableau blanc. Ils se tirent la bourre pour savoir qui en aura fait plus que l’autre et je m’inquiète de savoir ce qui arrivera quand l’un des deux aura « gagné ». 

Julia est assise à ma droite, son gigantesque classeur ouvert devant nous et un éventail de brochures étalé sur la table. 

— J’adore le Henley, dit-elle en montrant la photo de la roseraie sur le toit-terrasse. Mais leur salle de réception n’est pas assez grande pour tous les invités et en plein hiver… 

— C’est vrai, dis-je tout en étant reprise par cette sensation de malaise, comme ce matin. 

Elle regarde l’hôtel suivant puis s’arrête. 

— Eh, tu n’as pas l’air bien… 

Vaughn interrompt instantanément son appel téléphonique et se tourne vers moi. 

— Allie ? 

Je remue la main en l’air. 

— Je dois avoir faim, c’est tout. J’aurais sûrement dû manger plus qu’une tartine au petit-déjeuner. 

Il dit à la personne au bout du fil qu’il rappellera et raccroche. 

— Tu veux que j’aille chercher un truc à manger ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? 

Une minute plus tôt, n’importe quoi aurait fait l’affaire, mais maintenant… waouh…  ! 

Greg termine son appel. 

— Ça va, moussaillon ? Tu n’as pas très bonne mine… 

Je me mords la lèvre en luttant contre une sensation de nausée. 

Je m’écarte de la table en secouant la tête. 

— Je vais juste aller boire un verre d’eau. Commandez ce que vous voulez ! 

Seulement, quand je me lève, la pièce devient floue sur les bords et le sol bascule sous mes pieds. 

Vaughn s’élance vers moi, mais c’est trop tard. Je m’effondre. 

 

*** 

 

Une heure et demie plus tard, je me sens toujours mal. 

— Je n’avais pas besoin d’aller à l’hôpital ! 

J’ai beau râler, les deux géants qui veillent de part et d’autre de mon lit, les bras croisés, ne veulent rien entendre. 

— Tu t’es évanouie, ma chérie, dit Vaughn en me regardant avec inquiétude. 

Greg hoche la tête. 

— Tu ne sais même pas ce qui t’arrive ! Et puis on est là, maintenant, alors prends ton mal en patience et attends que le gentil docteur vienne nous dire ce qui ne va pas. 

Je me tourne vers Julia qui est affalée dans le fauteuil, à l’angle de la pièce, espérant qu’elle les ramène à la raison. 

— La seule chose qui ne va pas, c’est que j’ai besoin d’un sandwich ! 

Elle m’adresse un regard compatissant. 

— J’ai essayé de les arrêter, mais une fois qu’ils ont commencé à se battre pour savoir qui devait te porter jusqu’à la voiture, il est devenu impossible de s’en mêler. 

— Et je n’avais pas besoin qu’on me porte ! 

Dommage que mon fiancé surprotecteur ne soit pas dans de bonnes dispositions pour l’entendre ! 

Vaughn regarde Greg. Pour la première et peut-être unique fois, les deux hommes que j’aime le plus au monde n’ont pas l’air d’avoir envie de s’arracher la tête. 

— Il faudrait peut-être qu’elle reste ici cette nuit. Juste par sécurité. 

— Toute la nuit ? Mais il est quatorze heures ! dis-je en poussant un petit cri. 

Je ne sais pas du tout ce qui s’est passé dans cette salle à manger, mais c’est à mettre sur le compte du stress et de la faim. Même si, franchement, aucun stress ne m’a jamais fait un effet pareil. Malgré tout, ça s’explique. 

Greg fait rouler ses yeux sous ses paupières. 

— C’est une bonne idée. On va en parler au médecin. 

Vaughn me jette des regards angoissés et me touche la jambe, la main, les cheveux comme s’il n’allait plus jamais pouvoir le faire. 

— Il faut peut-être que j’engage une infirmière ou quelqu’un qui vienne à domicile. 

— Vaughn, je vais bien  ! 

Julia se met à rire. 

— Je n’en doute pas ! Mais voilà ce que tu as mérité pour la trouille que tu nous as foutue ! 

La porte de la chambre s’ouvre et le médecin entre. C’est une petite femme frêle qui a l’air de manger des mecs comme Vaughn et Greg tous les jours au petit-déjeuner. 

— Allez, tout le monde dehors ! 

Les gars commencent à protester, mais Julia attrape Greg par la manche et l’entraîne dehors. 

Vaughn a l’air au bord de faire un infarctus et je préfère qu’il entende de la bouche du docteur que je vais bien, alors je demande s’il peut rester. 

— C’est vous qui décidez, répond-elle en posant son ordinateur portable sur le petit bureau, à l’angle de la chambre. 

Je commence par expliquer le plus important à savoir : 

— J’avais juste un peu faim et j’étais stressée. Franchement, je sais que ce n’est rien. 

Elle incline la tête. 

— Eh bien, je n’appellerais pas ça rien. À quand remontent vos dernières règles ? 

Je cligne des yeux. 

Vaughn cligne des yeux. 

Puis il tousse, titube d’un pas en arrière et se laisse tomber sur le lit, à mes côtés, en souriant. 

— Allie ! 

Je secoue la tête, mes yeux zigzagants entre mon fiancé et le médecin. 

— Non, dis-je en m’esclaffant d’un rire qui sonne un peu comme si je m’étouffais. 

Il faut qu’elle comprenne. 

— On est vraiment sérieux avec la contraception. 

— Natalie… 

Il prend ma main dans la sienne. 

— D’accord, en grande partie vraiment sérieux. Bon, j’ai arrêté de prendre la pilule pour qu’une fois mariés… 

Cependant quand j’y pense… ce matin par exemple, l’idée de se protéger ne nous a même pas effleuré l’esprit. 

— Vaughn ? 

Il hoche la tête. Je ne l’ai jamais vu sourire comme ça. 

— Ma chérie, écoutons le docteur une minute, avant de sauter au plafond. 

J’ai le cœur qui s’emballe et le ventre qui bourdonne. Je regarde dans les yeux l’homme que j’aime de tout mon être et je prends conscience d’être déjà folle de joie. 

— Enceinte ? 

Le médecin s’éclaircit la gorge. 

— D’après les résultats du labo, oui. Et heu… 

Vaughn s’est précipité pour me prendre sur ses genoux et m’embrasser sur les yeux, les joues, la bouche. 

— Un bébé ! Notre bébé ! 

Cette fois-ci, le docteur se met à rire, puis soupire. 

— Et si je vous laissais deux minutes ? Ensuite, on fera quelques examens pour voir à quel stade vous en êtes. 

Elle quitte la chambre et l’on se retrouve seuls. 

Il fouille mon regard en écartant tendrement de mon visage quelques mèches de cheveux. 

— Tu te sens à l’aise, à cette idée ? 

— C’est une surprise, c’est sûr ! Ça arrive un peu plus tôt que prévu, mais… oui ! 

Je me mets à rire et aussi peut-être un peu à pleurer, mais ce sont des larmes de joie. Ensuite, on s’embrasse, dans les bras l’un de l’autre et… 

Je recule, à bout de souffle. 

— Oh, mon Dieu, Vaughn, tu sais ce que ça veut dire ? 

Il jette un coup d’œil vers la porte. 

— Ouais, ton frère va me tuer pour de bon ! 

Je secoue la tête, un sourire accroché aux oreilles. 

— Ça veut dire… qu’on peut s’enfuir pour se marier en douce  ! 

— Oh mon Dieu, oui ! 

Il a sur les lèvres un sourire aussi grand que le mien et quand il m’embrasse, c’est avec tout l’amour signant un avenir plein de promesses. 

— Demain, enfuyons-nous demain ! 

Je hoche la tête. 

— Je ne veux pas attendre un jour de plus ! 

— Dis-le, ma belle… 

Lui, alors… ! 

— Madame… Natalie… Vassar. 


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