Une amitié sexy  

Scène bonus

Rux & Cammy

Une amitié sexy Scène Bonus”

Auteur Mira Lyn Kelly

Copyright © 2020 Mira Lyn Kelly

Titre original: Dirty Rebound

Traduit par Laure Valentin


Cammy 

— Maman, viens vite ! Il faut que tu voies ça ! 

Je n’ai même pas le temps d’envisager la manœuvre nécessaire pour extraire du canapé mon ventre gros de huit mois et demi, avant d’entendre Rux bramer : 

— Non ! Ne bouge pas, trésor ! 

Il pousse un grognement, puis baragouine : 

— On arrive ! 

J’interromps la lecture de la romance érotique que j’ai téléchargée sur mon portable. Je me tourne en haussant les sourcils vers le couloir d’où proviennent les éclats de rire de mon fils. Je me demande bien ce qu’ils mijotent… Avec eux, il faut s’attendre à tout ! 

Je n’ai pas à me poser la question longtemps, car voilà mon que mari apparaît en marchant sur les mains, avec entre les dents deux des friandises pour chiens qu’il a cuisinées lui-même ce week-end. Matty le suit avec les chiots. 

— Mais qu’est-ce que… 

J’éclate de rire. J’adore cette vie avec eux ! 

— Regarde ! 

Matt attend le feu vert de Rux qui hoche la tête à l’envers. 

— Zamboni, assis ! 

Un des chiots à la fourrure brune pose son popotin par terre sans cesser de remuer la queue. Ce n’est pourtant pas le clou du spectacle. 

— Junior, huit ! 

Sous mes yeux, le chiot s’élance. Il se distingue de son frère par la touffe de poils brun-roux un peu plus longs qu’il a sur la tête et par sa capacité à aboyer comme s’il appelait son maître. Il se précipite entre les bras de Rux pour décrire un huit autour de ses mains avec un enthousiasme débordant. Après quoi, il s’arrête en dérapant pour venir prendre délicatement sa récompense et n’en faire qu’une bouchée. 

— Incroyable ! 

Je regarde Matt qui hoche la tête à s’en décrocher les cervicales et Rux qui me lance un clin d’œil émouvant. 

— Comment est-ce que vous lui avez appris à faire ça ? Sammy sait le faire aussi ? 

Matt grimace en haussant les épaules. 

— Zamboni, huit ! 

Le chiot se précipite vers Rux, lui écrase une main sous sa patte, tourne autour en lui fouettant le visage avec sa queue au passage, plusieurs fois, avant de revenir chercher le biscuit. Il le croque en mille morceaux qui tombent par terre et qu’il entreprend de manger un par un. 

Rux descend ses jambes pour venir s’accroupir près des chiots et leur caresser la tête. 

— Celui-là n’a pas inventé l’eau chaude, mais il est brave quand même. 

Il se relève en piochant quelques friandises dans sa poche et les distribue aux chiots qui lui font les yeux doux. 

— C’est Matty qui a eu l’idée de leur apprendre ça. 

— Très réussi ! dis-je en commençant à m’extirper du canapé. 

La seconde d’après, Matt et Rux sont à mes côtés pour m’apporter leur aide. Ce n’est pas une mince affaire pour autant et je me demande si j’avais pris autant de ventre avec Matty. Je crois bien que non. C’est sûrement un garçon. 

— Papa et Janice vont arriver d’une minute à l’autre, déclare mon fils en posant sa main au-dessus de mon nombril, un sourire émerveillé sur son doux visage. Tu as besoin de quelque chose, avant que j’aille me préparer ? 

— Seulement d’un câlin. 

Il me serre dans ses bras avec précaution, puis file vers sa chambre, Sammy et Junior sur ses talons. 

— Hé, Matt, n’oublie pas ton matos ! lui lance Rux. Tu as entraînement demain matin. Jeremy t’emmènera au match samedi, mais tu rentreras avec nous après. 

— Ça marche ! répond-il de loin. 

Puis on entend une série de bruits sourds et de coups. Je n’ose même pas imaginer dans quel état je vais retrouver sa chambre ! 

Rux se colle dans mon dos et me tient contre lui en passant ses bras autour de mon ventre. Il effleure de ses lèvres le pavillon de mon oreille et j’ai des frissons partout. Puis il souffle dans mon cou : 

— Allez, trésor, avoue que tu es impressionnée par mes extraordinaires talents d’éducateur canin ! 

Je me pelotonne contre lui en lui offrant libre accès à mon cou. 

— Très impressionnée ! 

C’est vrai. Cet homme me surprend de mille façons chaque jour. La vie avec lui dépasse mes rêves les plus fous. Notre quotidien est comblé d’amour, de rires, c’est une joyeuse aventure qui me ravit. Je me sens plus heureuse que jamais, et tellement reconnaissante ! 

On sonne à la porte et les chiots deviennent dingos. 

Rux me fait un autre baiser dans le cou. 

— J’y vais. 

Il va leur ouvrir. 

— Salut, entrez ! dit-il en posant son poing contre celui de Jeremy. 

Il accueille ensuite Janice avec un de ses câlins à un bras, avant qu’elle me fonce dessus pour mettre une main sur mon ventre. 

Elle s’extasie un bon moment sur mon bidon et je remarque la façon dont la regarde Jeremy. Hmm, ça sera peut-être bientôt leur tour. 

Quelques minutes plus tard, on referme la porte derrière eux. Il n’y a plus que nous et les chiens qui dorment devant la cheminée. 

Rux me prend la main pour me guider vers le canapé. Il se laisse tomber dans les coussins et pose ses paumes de part et d’autre de mon ventre. Il dépose un baiser dessus et ce qui me semble être un minuscule pied s’étire à sa rencontre. 

— Comment va mon bébé ? 

Je recouvre ses mains avec les miennes. J’adore qu’il soit si tactile et toujours attentif au bien-être de notre enfant. Ce miracle qui grandit en moi l’enthousiasme beaucoup. Je n’ai jamais à en douter et c’est merveilleux. 

— Je te jure, il a déjà l’air plus gros que l’était Matty à la naissance ! 

Son air prétentieux me fait lever les yeux au ciel. Puis je glisse mes doigts dans ses cheveux parce qu’il est impossible d’y résister. Sa tignasse est un péché et il adore me laisser jouer avec. 

Il laisse échapper un grondement rauque et pose son front sur mon plexus. Il fait glisser ses mains sur mes hanches, puis le long de mes cuisses. Il remonte lentement le tissu extensible de ma robe XXL jusqu’à pouvoir passer ses doigts dessous, contre ma peau nue. 

Ses grandes mains sont toutes chaudes et il y a tellement de tendresse dans ses caresses possessives… 

— La robe, murmure-t-il en la repoussant plus haut. 

Je la fais passer par-dessus ma tête et la jette un peu plus loin. Je me retrouve en soutien-gorge, avec une culotte qui porte sûrement l’inscription : « bébé à bord » ou « zone en chantier », mais je ne peux pas vérifier tant mon ventre me bouche la vue. 

Ses narines se dilatent et il déglutit, avant de m’adresser un regard brûlant d’un désir qui enflamme le mien. 

— Tu es tellement sexy, trésor ! 

Il se met alors à m’embrasser sur le ventre, à mordiller mes hanches et à pétrir mes fesses dans ses mains immenses. Il me fait pivoter avec précaution et empile rapidement quelques coussins derrière moi pour que je puisse m’allonger un peu en ayant le dos bien calé. 

Il émet un autre grondement sensuel et plonge sur mes seins débordant du soutien-gorge qu’il abaisse pour lécher mes tétons l’un après l’autre. 

— Rux… 

— Je suis accro ! 

La bouche entrouverte, il sème des baisers humides sur mon corps, puis me tapote les hanches pour que je les soulève. Il enlève ma culotte en tirant dessus. Ah, c’est la « Future recrue de la LNH » ! 

Rux la lance à côté de ma robe et m’écarte les genoux. Il s’arrête pour admirer mon corps avec passion. 

— Mon Dieu ! 

Ce regard… il est toujours aussi avide, tout comme sa bouche sur moi. Je ne me lasse pas de l’entendre grogner avec gourmandise quand il commence à me lécher, à glisser ses doigts en moi en m’aspirant avec sa bouche, il me fait toujours perdre la tête quand il fait ce truc qui… 

— Rux ! dis-je en haletant, mon corps secoué par des vagues de frissons. 

— Tu vas jouir ? 

Il sait bien que oui, mais il adore me l’entendre dire. 

— Oui ! Viens ! 

Je repousse son pantalon de survêt avec mon pied et il libère sa queue. Il vient au-dessus de moi. 

— Tu es tellement mouillée… j’ai envie de te prendre ! 

Je crochète mes talons derrière ses fesses et ses cuisses, impatiente. Moi aussi, j’en meurs d’envie ! Alors, il me pénètre. Son sexe dur comme fer s’enfonce en moi, me remplit lentement, avant d’aller et venir doucement. On ne fait plus qu’un. 

Je suis au bord de l’orgasme, si proche… 

Il me regarde dans les yeux et l’amour que je vois dans les siens me fait basculer au septième ciel. 

— Je t’aime, Rux. 

— Je t’aime, trésor. 

 

*** 

 

Rux 

— Rux… mon amour… 

Une main exerce une pression sur mon épaule et je me réveille en clignant des yeux. Je regarde ma femme et me redresse d’un bond dans le lit parce qu’elle me fixe avec un visage bien réveillé et un air carrément angoissé. 

Je pose une main sur elle. 

— Qu’est-ce qui ne va pas ? C’est le bébé ? C’est trop tôt pour le bébé. Pas vrai ? Oh putain, ce n’est pas trop tôt ! Cammy, dis quelque chose ! 

Elle me regarde, sceptique, puis l’angoisse disparaît de ses yeux une seconde et… elle se met à rire

— Bon sang, Rux… Est-ce que c’est moi qui vais devoir te rassurer, aujourd’hui ? 

— Non, carrément pas ! dis-je en me levant de toute ma hauteur pour enfiler mon caleçon. Tu peux compter sur moi. 

Je ne manque pas de courage. C’est moi, son gros balèze de mari, son étalon, son athlète professionnel, aucune chance que je la déçoive. Elle a déjà traversé cette épreuve sans moi une fois et rien ne me démoralise plus que d’imaginer combien elle a dû avoir peur et se sentir seule, même avec sa sœur à ses côtés, car il manquait l’homme qui… 

Reprends-toi, mon gars ! 

J’ai mis des années à ne plus vouloir tordre le cou de Jeremy, je ne vais pas remettre ça sur le tapis cette nuit. Ce matin… ? Quelle heure est-il ? 

Je veux chercher mon téléphone quand Cammy se fige. Elle cesse de respirer… et de rire, pour le coup. 

Mince ! 

Elle lève ses yeux bleus vers moi et je pose une main sur son ventre. 

— Cammy ? 

Au bout d’un moment, elle souffle un filet d’air tremblant. 

— C’est différent, comparé à la première fois. C’est plus fort. C’est peut-être parce que mon corps sait ce qu’il fait, non ? 

— Est-ce qu’on doit y aller ? Tu veux que j’aille chercher la valise ? 

Je connais la réponse. C’est non. Je surréagis parce qu’en ce qui me concerne, c’est la première fois. Elle m’a raconté que le travail avait quasiment duré vingt heures, pour Matty. On ne risque pas de partir d’ici avant un bon moment. En plus, il y a encore plusieurs semaines avant le terme. Ce n’est peut-être pas du tout le vrai travail. 

Sauf que son ventre, sous ma main, se tend à l’extrême et au lieu de me répondre non, Cammy se met à hocher la tête. Rapidement. Mon estomac se retourne. 

Les trente-sept minutes qui suivent sont les plus terrifiantes de ma vie ; mais j’ai beau être effrayé de voir souffrir la femme qui est tout pour moi et qui a peur elle aussi, je n’en laisse rien paraître, un vrai champion ! 

Quand j’appelle les urgences de la maternité et qu’on me dit de ne pas bouger, qu’ils nous envoient le SAMU, je ne vomis même pas ! Non. Je tiens la main de Cammy et lui dis que tout va bien. Que des professionnels arrivent. 

J’en viens à enfermer les chiens et à laisser la porte d’entrée ouverte, parce que ces « pros » ne sont toujours pas là et que si ça continue, je vais finir par être tout seul pour aider ma femme à accoucher ! Pourtant, je la regarde droit dans les yeux et lui déclare que « je gère » avec tout l’aplomb, toute l’assurance dont je fais preuve quand j’encourage mon équipe avant un match important. C’est ce qu’elle a besoin d’entendre, de croire. Elle doit savoir que s’il y a bien une promesse que je tiendrai toujours, c’est de ne jamais la laisser tomber. Moi vivant, ça n’arrivera pas. Je serai toujours là, dès qu’elle aura besoin de moi. Alors, je lui fais même un clin d’œil. 

Deux minutes plus tard, les médecins se précipitent dans la maison et prennent le relais. Je tiens la main de ma femme. Je la regarde endurer des douleurs que je ne peux même pas imaginer en lui disant combien je l’aime ; qu’elle est ma vie, mon bonheur, que je suis tellement fier d’elle, qu’elle se débrouille si bien… 

Jusqu’à ce qu’un cri indigné retentisse dans la chambre et qu’un homme qu’on ne connaît pas nous félicite d’avoir une fille. 

Une fille ! 

Le médecin dépose sur la poitrine de Cammy son tout petit corps rose aux épaules minuscules et potelées. Elle a une touffe de cheveux roux sur la tête. Ma femme rit de joie et de soulagement. L’image se brouille devant mes yeux qui se remplissent de larmes refoulées et je pleure de joie, débordant d’un amour et d’une gratitude qui dépassent l’entendement. 

Quelques heures plus tard, nous sommes à la maternité. Les coups de fil sont passés, je n’irai pas au match ce soir, Julia et Greg ont pris la route pour rentrer de Los Angeles et Jeremy amènera Matty dès l’ouverture des heures de visite. Pour l’instant, il n’y a que mes chéries et moi. 

Cammy dort dans un lit d’hôpital, à côté de moi. Elle va bien, mais elle est épuisée. Je suis assis dans un fauteuil inclinable et notre fille roupille sur mon torse nu. Elle est si petite que ma main qui la tient recouvre à la fois ses fesses et son dos. 

— Coucou…, souffle Cammy avec une certaine lenteur, d’une voix un peu rauque. 

Je me tourne vers elle, soulagé de voir un sourire sur ses lèvres. 

— Tu as besoin de quelque chose ? Tu as mal ? Soif ? 

Elle fait non de la tête. 

— Je vais bien. Mieux que bien. Comment va notre fille ? 

— Elle est presque aussi belle que sa mère. 

Véridique. 

Cammy rigole faiblement en secouant la tête. Relevant les yeux vers moi, elle affirme : 

— Tu as été formidable. 

J’inspire et souffle lentement. 

— Moi ? Tu parles ! C’est toi qui as tout fait, trésor. 

Plus j’y pense, plus j’ai envie de m’en coller une ! Ma contribution dans cette histoire est comparable à une goutte d’eau dans l’océan. 

Elle tend un bras et caresse d’un doigt la joue de notre enfant. 

— Il va falloir qu’on lui trouve un nom. 

Je souris. 

— Ouais, j’y pensais justement. Je sais que tu as toute une liste de prénoms de garçons… 

— J’allais commencer celle des filles ce week-end. 

On croyait tous les deux avoir plus de temps devant nous. 

— Moi, j’ai une idée, mais si elle ne te plaît pas, tu n’as qu’à dire non. Franchement, tu as mérité de choisir le prénom ! 

Elle lève les yeux au ciel. 

— Vas-y, dis-moi… 

Je regarde ma petite princesse endormie sur mon torse, puis ma meilleure amie, l’amour de ma vie. 

— Que penses-tu de… Ivola ? Ça veut dire trésor, aux Fidji.



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